La photographie, une thérapie ?
Je ne cesse de prôner la pratique de la photographie, celle de la Nature en particulier, car celle-ci m’a servi à bien des égards.
L’approche
Depuis que je la pratique, j’ai passé de nombreuses heures en extérieur dans divers environnements (forêts, champs, prairies, bords d’étang…).
C’est en photographiant les fleurs que je me suis rapprochée des insectes. En effet, les coccinelles et les papillons étaient mes muses et étrangement, ces bébêtes-là ne font pas le même effet sur notre cerveau que les araignées, les guêpes ou les frelons.
J’avais une vraie phobie des insectes volants et vrombissants et des arthropodes à plus de 6 pattes, entendez ici les araignées et les mille-pattes. Je n’en menais pas large dès que ces petits organismes apparaissaient, j’étais réellement paniquée.

Histoire d’une phobie
Selon des articles que j’ai lus, la phobie est une sorte de peur excessive et incontrôlable. Quand la peur peut être utile pour générer des réactions adaptées à une situation de danger, la phobie, elle, est tout à fait démesurée face à un évènement commun.
Il y a longtemps, notre espèce s’imaginait sans doute que tout type d’invertébrés à dard (ou à crochets) pouvait entraîner notre mort et cet effroi s’est transformée en phobie, malgré ce que nous savons aujourd’hui de la plupart des araignées européennes et leur caractère inoffensif.
Nul doute que les peurs se soient transmis, de génération en génération, et se soient accentué par le biais de vecteurs tels que la presse, les films ou la publicité.
Je te connais
En prenant en photo les insectes qui me donnaient le moins d’angoisse, j’étais forcément au contact des autres, plus effrayants. Mais l’araignée citron qui marche en crabe à côté de la libellule que j’essaie d’immortaliser depuis 20 minutes ne serait-elle pas aussi intéressante sur une photo ? Après tout, elle est vraiment minuscule, et sa couleur tranche particulièrement bien avec la couleur de l’iris sur laquelle elle est posée.
Et c’est de fil en toile d’araignée que j’ai shooté mes nouveaux sujets, tout en conservant une certaine distance dans un premier temps. J’ai commencé avec une longue focale puis, à mesure que mon intérêt a grandi, que mes connaissances sur les espèces ont été enrichi, mon appréhension a faibli, et je me suis rapprochée de mon sujet, avec l’utilisation d’objectifs macro.
Et les voyages ?
Il existe de nombreuses phobies et bien des gens sont anxieux tout simplement de ce qui les entoure.
On a souvent peur de ce que l’on ne connaît pas (ce qui n’exclut pas d’avoir peur aussi de ce que l’on connaît).
On peut être freiné dans notre envie de voyager à cause de mauvaises connaissances ou d’absences de connaissances sur un lieu. Le meilleur moyen de reprendre confiance et franchir le pas du voyage, c’est de se documenter (via plusieurs sources) sur le lieu choisi.
Comment faire la part des choses entre le site du ministère des affaires étrangères où les informations paraissent effrayantes et les sites de voyage dont les informations peuvent sembler trop encourageantes ?
En apprenant des gens, en lisant les retours, les astuces mais aussi en comprenant le pays, son environnement géopolitique.

Mon conseil pour ceux qui ont vraiment une boule au ventre à l’idée de voyager mais qui en ont vraiment envie, c’est donc de faire comme pour moi avec la photo, partir d’abord dans les endroits que l’on a soigneusement étudiés, pourquoi pas en France dans un premier temps. Après tout, notre pays est d’une richesse incroyable. De nombreux endroits valent le coup d’être explorés.
Et c’est en voyageant qu’on acquiert des expériences de vie. On devient plus dégourdi, moins timide, on développe sa curiosité, on apprend tout simplement.
On part ensuite plus loin, on s’enhardit (tout en restant prudent) et on ose découvrir d’autres environnements. Le but final, c’est de découvrir d’autres cultures et à travers notre voyage, de se découvrir soi-même.